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LE META-CINEMA

Le septième art regorge de références méta. C’est une constatation que nous nous faisons de plus en plus en ce qui concerne le monde des films d’aujourd’hui. Plusieurs « méta » sont en étude pour cet article. Le préfixe méta- est utilisé ici pour décrire la façon dont une référence s'applique à elle-même. Selon les dictionnaires :

«Est méta une œuvre qui a conscience d’être une œuvre, brise le quatrième mur, s’adresse au public».

Par exemple :

«La méta-publicité admet qu’elle est manipulatrice. Ce faisant, elle flatte l’intelligence du public, s’attire leur sympathie».

Ou encore :

Une blague de métahumour ou métablague (meta-joke), va explicitement parler d'une autre blague : « Un Anglais, un Irlandais et un Écossais entrent dans un bar. Le patron du bar les regarde et dit : « Quoi ? C'est une blague ? » ».

C’est un concept qui a toujours eu du mal à passer dans l’audiovisuel pour le grand public, jugé trop compliqué, trop perché ou trop absurde, laissant place à des œuvres plus classiques.

Cependant beaucoup de films dans le monde du cinéma dérogent à la règle et nous avons fait le constat que de plus en plus de films utilisent le méta cinéma désormais. Comme si le public, maintenant habitué aux styles de genre, était désormais prêt à accepter ce genre de délires. Ils voient ainsi cela comme quelque chose de novateur.

Le méta-cinéma :

Le Metacinema, ou également méta-cinéma, analogue à la métafiction littéraire, est un mode de réalisation où le film informe le public qu'il regarde une œuvre de fiction. Le Metacinema référence souvent sa propre production, en travaillant contre des conventions narratives qui visent à maintenir la suspension de l'incrédulité du public. Les éléments du concept comprennent ainsi des scènes où des personnages discutent de la réalisation du film ou où des équipements et installations de production sont montrés.

Exemple :

Deadpool : Le protagoniste principal se fait capturer par son ami qui l’emmène voir le professeur Xavier, personnage iconique de la saga X-men. Deadpool demande alors « Chez quel professeur m’emmenez-vous ? Patrick Stewart ou James McAvoy ? ». Ces deux dernières personnes étant les deux acteurs incarnant le personnage à différent moment de la saga.

 

Funny Games : Après avoir séquestré une famille, les antagonistes regardent parfois la caméra et s’adresse directement au spectateur pour savoir si le film ne serait pas un peu court s’il s’arrêtait maintenant. De plus, l’un des criminel réussi à rembobiné le film lorsque celui-ci se retrouve en mauvaise posture.

The Big Short : Le narrateur demande à deux actrices Margot Robbie et Selena Gomez de vulgariser certaines explications sur la bourse de peur que le spectateur soit perdu dans ce flot d’informations.

Fight Club : Le narrateur prend une pause dans le film pour raconter le métier de Tyler Durden et ses occupations à faire des images subliminales dans les œuvres. Le film étant incrustés de ce procédé, il faut donc comprendre que Tyler à également touché au film que nous somme en train de regarder.

Il peut s'agir d'un commentaire sur l'élaboration de l’œuvre en question (un « journal intime » du film/livre/programme), ou être un procédé de narration d'identification entre le public et le personnage, communément appelé « briser le quatrième mur » en référence à une tradition du théâtre (disparue avec le développement des écrans) où le comédien s'adresse au public ou joue avec lui, faisant ainsi disparaître le « quatrième mur » qui devrait l'en séparer le temps de la pièce.

Beaucoup de films utilisent la narration par ce procédé de « briser le quatrième mur », tel que le Loup de Wall Street. Mais à l’inverse des exemples précédemment cités, ils n’ont pas d’autres fonctionnalités méta  que de s’adresser au public.

Dans Funny Games, par exemple, non seulement l’antagoniste s’adresse au spectateur mais il est également conscient qu’il se trouve dans une fiction : « Si l’histoire s’arrête là, ça serait un peu court non qu’est-ce que vous en pensez ? ».

Le méta fait donc débat sur sa frontière entre la fiction pure et la fiction absurde.

Cependant un nouveau style plus rependu en ce moment est le méta-réalisme cinématographique.

Le Meta-réalisme:

Le Méta-réalisme se présente comme un concept de fiction faisant écho à des faits réels connus. La preuve avec Birdman, dernier Oscar du meilleur film, qui narre les tribulations d’un acteur vieillissant, abonné aux rôles de super-héros, incarné par Michael Keaton… ex-Batman.

On peut citer d'autres exemples comme 8 Miles, ou Comment C’est Loin, films semi-autobiographiques mais fictionnels

.

Ils peuvent également s'exprimer par des personnages d'un film ou d’une série télévisée qui parlent et/ou font allusion aux acteurs ou actrices qui jouent leur rôle.

Exemple : Ocean’s 12, où Julia Roberts joue un personnage censé ressembler à Julia Roberts, et qui se fait passer pour elle. (Et qui au passage est confronté à Bruce Willis, en pleine promotion de son film, Le 6ème sens).

Une autre forme plus courante et plus répandu du méta-cinéma réalisme est l’apparition des acteurs jouant leur propre rôle, à quelques degrés près.

Quelques exemples d'acteurs jouant leur propre rôle:

Michael Jordan dans Space Jam.
Johnny Hallyday dans Jean-Philippe.
Jean-Claude Van Damme dans JCVD.
John Malkovich dans Dans La Peau De John Malkovich.
Bill Murray dans Bienvenue à Zombieland.
James Franco et beaucoup d’autres acteurs dans C’est La Fin.
Guillaume Canet et ses amis dans Rock’n’Roll.
Elton John dans Kingsman 2 : Le Cercle D’Or.
Tous les acteurs des série 10 Pourcents, Off-Prime ou Platane.

Ed Sheeran dans Yesterday

Un pas dans la fiction, un pas dans la réalité, le méta-cinéma joue avec la frontière de toutes les manières possibles, amenant lentement le spectateur à aimer ce procédé. Le public, maintenant disposé et ouvert à cette technique de l’absurde, en est désormais friand. Car le concept met à la fois le spectateur dans une forme d’intelligence face à l’originalité de l’œuvre, mais également à une forme d’empathie envers les personnages, désormais plus à nu, donc plus proche du public.

Aurons-nous alors plus de méta-cinéma à l’avenir ou le principe restera toujours un peu frileux ?

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