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LA NOSTALGIE TOUCH

S’il y a bien une chose que l’on peut constater depuis ces dernières années, c’est que l’industrie du cinéma travail sur ce qu’on pourrait appeler « La Nostalgie des spectateurs ». En effet, depuis le début des années 2010, une vague de suites, remakes, reboots de films ou franchises ayant marchés dans le passé refont surface sur nos écrans. Alors que certains avant-gardistes avaient déjà criés gare, ici on est désormais face aux faits, et on ne peut que constater qu’ils avaient raison.

Actuellement le nombre de retours de franchises est impressionnant, au point même qu’on cherche désormais des films qui n’appartiennent à aucun univers déjà existant et qui sont des œuvres originales. On entend alors à tort et à travers, la fameuse phrase: « les scénaristes n’ont plus d’idées ?» pour ceux qui ont la gâchette facile. Elle est peut-être déjà un peu mainstream mais si elle fait désormais parti de la pensée générale des gens, alors nous sommes en droit de nous poser la question.

Il est évident que les scénaristes n’ont pas grand-chose à y voir là-dedans. Il serait impensable d’imaginer que personne n’a de superbes nouvelles idées à Hollywood. Non, la faute reviendrait plutôt aux producteurs. En effet, ce sont eux qui acceptent ou non de faire la sortie d’un film. La vraie question que l’on devrait en fait se poser est : Pourquoi autant de film de cette catégorie ? Parce que ça rapporte. Oui c’est un fait. Mais pourquoi ? Depuis quand l’industrie du cinéma a jugé bon de toucher la fibre nostalgique des gens afin de gagner plus ?

Si nous recensons les films sortis depuis 2010, nous pouvons voir une augmentation de suites et de franchises qui n’en avaient alors aucune précédemment, ou alors de longue date. Citons comme exemple :

Certains biens pensants pourraient croire à une tentative de faire « revivre le culte ». Même si certains de ces exemples sont probablement de bonne foi, ils sont malheureusement noyés dans une mare de films pensés financièrement.  Il n’a jamais été nouveau pour le cinéma de faire une suite lorsque le succès était au rendez-vous. Cependant l’intérêt du sujet est qu’il ne s’agit pas uniquement de ça. Bien évidemment, les productions ont remis en selle les mastodontes cultes du cinéma pour relancer la machine (Star Wars, Jurassic Park, Independance Day). Mais l’apparition de franchise au succès commerciale douteux comme Blade Runner ou Trainspotting nous laisse à croire que l’industrie est plus maligne que cela. Il n’est plus question de ne jouer que sur une repompe de ce qui a marché, mais également de ce qui a plu.

En effet, on constate que l’avènement de tous ces retours de franchises se calque sur une seule et unique chose : la nostalgie touch.

Il s’agit de toucher la corde sensible des spectateurs à savoir: les films cultes qui ont marqués leurs enfances. Ils ont constaté que relancer des suites de ces films en questions étaient « bankable ». Les boîtes de productions ont dû ainsi travailler le filon en analysant ce qui était culte et ce que l’étais moins. Un mélange de stratégie se prépare alors : « Relancer une franchise qui a eu du succès par le passé pour surfer sur le succès de celle-ci ». Que l’on parle alors de succès économique ou succès critique il n’y a qu’un pas. Il s’agit là de déterminer ce qui raisonne encore dans les pensées collectives, ce qui fait de ces "suites" des bonnes idées ou non. Car si les chiffres parlent en général de succès, la critique, elle, est beaucoup plus mitigée.

L’ECHEC DE LA CRITIQUE

 

Mais pourquoi autant de reeboot/suite si ces films sont généralement mal reçus ? Prenons en exemple GhostBusters 3 ou Les Visiteurs 3, très mal reçus par la critique et pur échec commercial. Il s’avère évident que le concept a ses failles.

 

Car beaucoup de ces films sont malheureusement, comme nous l’avons vu, crées uniquement pour l’argent. Le côté artistique se faisant écraser petit à petit par le côté industriel, les films ne ressemblent qu’a un défilé de scènes sans aucun intérêt, surfant sur une dose de fan service et de cahier des charges classique hollywoodien. Si majoritairement le public tolère cette mascarade, il n’en demeure pas moins que les avis et les pensées commencent à se réveiller, comme un ras de bol général. Ce ras de bol étant probablement dû au ras de marré de Nostagie Touch qui se fait de plus en plus ressentir. Principe que les grosses productions vont utiliser jusqu’à ce que le filon s’épuise. Car il arrive que de nombreux films ne soient pas au rendez-vous de leur succès. Deux types d’échecs se présentent alors :

  1. Les échecs critiques.

Les échecs critiques sont à la fois un gros et un petit problème pour les producteurs. D’un côté tant que le film rapporte de l’argent (comme Jurassic World) mais escompte un succès critique très mitigé, la prod se retrouve confrontée à un dilemme. Ils ont réussi leurs paris de gagner le jackpot car les films sont bankable par leurs noms. Mais quand est-il de la suite ? Car le succès financier du premier ne garantira pas le succès du deuxième si ce premier n’a pas reçu de bonnes critiques.

Le succès commercial limité d’Alien : Covenant, suite direct de Prométheus, en est un bon exemple. Il sera intéressant de voir ce que donneront les scores de la suite de Jurassic World.

Certains, incendiés par la critique ont judicieusement choisi de ne pas réitérer l’expérience, profitant ainsi du succès commercial du film comme un simple hold-up (Les Bronzés 3).

2. Les échecs commerciaux.

Certains sont dus à un désintérêt de l’œuvre d’origine (Blade Runner 2049 et T2 Trainspotting) qui, malgré leur statut de film culte, n’ont jamais été des films à fort Box-office. D’autres sont une pure et simple faute de mauvaise stratégie marketing, croyant que le simple titre du film pourrait être symbole de succès alors qu’il renie toute l’essence de son prédécesseur (GosthBusters 3, Les Visiteurs 3). Certains films, n’ont de lien que le nom, comme Jumanji, surfant sur le concept et sur le titre pour se vendre.

Pourquoi le concept ne prend qu'a moitié?

Mis à part les intentions malhonnêtes des productions qui se ressentent, le problème de la suite nostalgique se plante souvent niveau critique pour une raison simple: Majoritairement, ils font une suite pour faire une suite. Normalement, une suite survient normalement lorsqu'une bonne idée, une bonne raison ou une bonne histoire fait surface. Et ce n'est malheureusement, rarement pas le cas. De plus, souvent, le temps d'attente entre le premier film et sa suite nostalgique est si espacé, que l'attente n'en est que plus grande. Plus le film viens de loin (en général supérieur à 10 ans), plus celui-ci est devenu une figure de culte, et plus les spectateurs défenseurs de celui-ci seront exigeant et auront la gâchette facile.

Souvent, les acteurs sont réutilisés, vieillis, et les effets spéciaux trop loin de ce qui faisait l'essence du film. Lorsque nous regardons ces films, il devient rare de retrouver la magie du premier, trop distrait par ce coup de vieux que les acteurs ont pris.

Le public commence à se rendre compte de ce problème : l’overdose de film « nostalgique » qui dénature chaque jour un peu plus les œuvres de leur enfance. Le sort de chacun est maintenant incertain. Le public peut bouder le film comme l’embrasser à bras ouvert. Et chaque film au succès mitigé est une nouvelle prise de risque pour la suite.

Pourtant, les productions semblent continuer à utiliser à tour de bras ce principe, jusqu’à l’épuisement du filon. Et nous n’avons alors plus qu’a pleurer et prier pour que l’affaire s’arrête suffisamment vite avant d’avoir vu toutes nos franchises préférées souillées par des films insipides.

Peut-être un jour aurons-nous Shining2, E.T 2, Fight Club 2 ou un retour de la saga Retour Vers Le Futur ?

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